Des « trésors suisses » j'en ai quelques-uns, mais actuellement mon préféré est incontestablement Chipo de Franz Hohler. Il en existe trois volumes - Chipo (1978), Chipo et les pingouins (1985) et Chipo à l'âge de pierre (1995) - et durant ces douze derniers mois, j'ai lu chaque livre au moins deux fois et même quatre fois celui avec les pingouins (!). Vous l'aurez deviné, je ne suis pas la seule de la famille à considérer actuellement Chipo comme son trésor suisse ...
L'histoire commence ainsi: « Dans ce livre, un garçon nommé Chipo joue un rôle important. C'est un drôle de nom. A sa naissance, il avait reçu celui de Philippe, que personne n'utilisa jamais, car tout de suite ses parents l'appelèrent ‹ Filippo ! › ! Dès que l'enfant se mit à parler, il dit d'abord Pippo. Ensuite, quand il parvint à prononcer le son plus difficile ‹ ch ›, il se mit avec enthousiasme à dire Chipo. Il n'en démordit plus et ses parents durent l'appeler comme ça. » (Chipo, 2010). Chipo a la capacité de rêver très fort, si fort qu'il garde toujours quelque chose de ses rêves. C'est ainsi que Chipo et son ami Chaco nous emmènent avec eux dans le vaste monde, sur les îles inconnues de Snarcarora, Sinircarora, Snurcarora, chez les pingouins de l'Antarctique et à l'âge de pierre à travers des voyages (oniriques) les plus incroyables les uns que les autres.
Si on tape « Tschipo » dans Helveticat, le catalogue de la Bibliothèque nationale suisse, on trouve 21 notices: 15 en allemand, 2 en français et en espagnol et une en hollandais et en polonais. Des manuels scolaires pour élèves de 4e et de 5e année parlent de Chipo : c'est un indice sûr de sa popularité chez des enfants.
Il est à signaler que les archives de Franz Hohler, et avec elles toute l'histoire de Chipo - depuis le moment où l'idée originale est couchée sur le papier jusqu'à la publication de l'ouvrage - sont conservées dans nos murs, aux Archives littéraires suisses.