Quarto 46 / 2019, Jean-Marc Lovay

quarto46
Jean-Marc Lovay au Domoz, octobre 1977.
© Frédéric Wandelère

L’œuvre de Lovay demande aux lecteurs que nous sommes de renoncer à l’exercice de la seule raison. Mais une fois ce postulat accepté, difficile de ne pas succomber à la séduction du monde fluctuant qui se présente à nous, à la puissance onirique des images, à leur humour aussi (souvent noir) – bref, aux surprises offertes par l’un des univers littéraires les plus dépaysants de ces cinquante dernières années.

Ce monde fictionnel n’est d’ailleurs pas clos sur lui-même. Si on y trouve un goût certain pour les jeux de langage, voire pour le minage systématique des lieux communs, cette écriture est loin de se résumer à un formalisme gratuit. Elle est expérimentale, mais aussi éminemment ludique et poétique. Elle traduit surtout, sur le plan du récit, une expérience singulière du monde. C’est précisément ce que les archives de l’écrivain déposées aux ALS nous apprennent, en documentant les entours de la création.

C’est en suivant de telles pistes de lecture que ce Quarto se propose d’étudier, avec différent-e-s contributrices et contributeurs, quelques-uns des moments marquants de cette œuvre, du premier ouvrage publié – La Tentation de l’Orient (1970) – au dernier paru, Chute d’un bourdon (2012), en passant par Les Régions céréalières (1976), Polenta (1980) ou encore le « Journal de Pinsec », resté inédit.

 
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